Pour mettre un peu mon grain de sel dans ce débat houleux, je dirai que pour moi, Spielberg n'est plus au niveau, je pourrai le qualifier de Has-Been, mais, je pense que je m'attirerai les foudres, de bons nombres d'entre vous.
En fait, pour être plus mesuré, j'ai l'impression qu'il s'est égaré dans un cinéma plus conventionnel. On voit en lui une sorte de noirceur, un style plus pessimiste, mais je n'ai pas le sentiment qu'il le soit plus qu'à l'époque.
Amistad, ou La liste de Schindler, représentaient, il y'a dix ans, autant de noirceur et de maturité que ces oeuvres les plus récentes, en revanche, il y ajoutait ce qui lui manque aujourd'hui, c'est à dire plus de neutralité, et surtout la magie et le renvoit systématique à l'enfance, à l'oubli, le voyage ou l'insouciance, qui ont fait tout son génie.
Aujourd'hui, je trouve le cinéma de Spielberg, bien loin de ce que le maître nous a offert, durant les décennies qui viennent de s'achever...
On parle beaucoup de "Arrête moi si tu peux", ou de "La guerre des mondes" en les surestimant beaucoup, ou du fade et sans saveur "Terminal".
J'aimerai affiner mon argumentation en revenant sur "Munich", qui râte le coche dès les premières secondes.
J'ai trouvé ce film plus proche d'une docu-fiction à la Paul Greengrass, que d'une grâce à la Spielberg.
On pourra me dire qu'il a voulu donner un avis plus noir sur l'humanité, mais je persiste dans le négatif, en disant qu'il a oublié d'y mettre sa patte, comme il avait pourtant très bien fait sur "La liste de Schindler".
Spielberg dans le drame social actuel, ça sonne comme une partition de Mozart à l'harmonica, c'est à dire n'importe comment.
On a bel et bien à faire à un sosi, complètement has-Been, qui au lieu de suivre la force de l'âge comme Eastwood ou Jarmusch, préfère la convention et la perte d'identité, comme Scorsese ou Allen.
En revanche, je tiens à préciser, que s'il n'est plus aujourd'hui, le fabuleux Spielberg, il n'en reste pas un moins un cinéaste de légende, que l'on ne doit pas séparer de sa filmographie classique, celle qui l'a fait naître, et à juste titre, celle, le moment ou la mort viendra, que l'on retiendra, s'y replongeant nostalgiquement...