Salut,
oui, Le 59ème festival de Cannes promet quelques bons moments et de grands films.
En ce qui me concerne, j'ai vu aujourd'hui Volver et c'est un véritable coup de coeur et j'espère que le film sera récompensé. Bon, je n'ai pas encore tout vu, mais le film de Pedro Almodovar vaut le détour.
Voici ma critique :
Acclimaté depuis le début de sa carrière au Festival de Cannes et accumulant les récompenses et les honneurs, Pedro Almodovar, considéré, à juste titre, comme le maître du cinéma espagnol, est un cinéaste talentueux et qui possède un virtuosité inégalable comme en témoigne sa filmographie composée d'oeuvres magistrales et incomparables telles que Talons aiguilles, Tout sur ma mère ou encore Parle avec elle. Deux après avoir ouvert le 57ème festival de Cannes, en 2004, le nouveau film du grand Almodovar, intitulé Volver, est à nouveau sélectionné et en compétition officielle pour obtenir la Palme d'Or à l'occasion de l'édition 2006 de ce même festival. Alors que le retour du cinéaste ne déçoit pas et dévoile l'un des meilleurs films de cette année, il ne serait pas trop risquer de parier que Volver réussira à séduire le jury de cette année et ne repartira pas bredouille. En effet, avec une inspiration toujours aussi étonnante et une maîtrise extraordinaire, Pedro Almodovar maintient amplement son statut de réalisateur hors pair avec cette nouvelle oeuvre qui s'aligne directement au même rang que les meilleurs films du cinéaste et qui illustre, une fois encore, tout l'immensité du talent de ce nom incontournable. A l'image des précédentes oeuvres du réalisateur, toute la force de Volver repose, avant tout, sur un scénario riche très travaillé qui démontre toute l'agilité et l'adresse de Almodovar à rédiger, avec précision et minutie, des histoires, bien évidemment, passionnantes, mais surtout d'une complexité déroutante, et qui demeure pourtant d'une compréhensibilité intelligible. Le génie du cinéaste se ressent ainsi déjà au travers de la narration d'une fluidité exemplaire et captivante, qui s'attribue encore des caractéristiques aussi multiples que référencée. De ce fait, si le récit laisse, tout d'abord, place à une comédie espagnole légère et décalée, qui procure de nombreuses jubilations et euphories, à celui-ci s'ajoute un aspect dramatique, amené avec beaucoup de finesse et de justesse, qui s'intensifie encore devant la description pleine de sensibilité et d'émotion des personnages et de leurs tourments intérieurs, en même temps que les relations qui existent entre les membres d'une même famille et notamment ceux entre une mère et sa fille. Se présentant ainsi comme un drame intimiste révélant les secrets, la culpabilité ou les mensonges d'une familles et les incidences qui s'ensuivent, Volver parvient ainsi fréquemment à bouleverser le spectateur, et ceci sans l'aide d'effets grandiloquents ou larmoyants qui perdraient simplement, toute crédibilité, à la confrontation avec l'humour décapant, acidulé et même très noir qui est apporté au film. La richesse scénaristique de Volver est encore démontrée lorsque la tournure des évènements permet aux personnages principaux d'êtres plongés dans un polar sombre et hitchcockien, et toujours pimenté par un humour noir et caustique. Impossible, de ce fait, de ne pas se passionner par cette histoire brillante où la folie se mèle la raison, où l'humour amer et l'émotion sincère forment un merveilleux couple, et qui finit même par se doter d'un air de film fantastique ahurissant où les frontières entre le réel et le paranormal se confondent. La mise en scène, tout aussi exceptionnelle que le récit, s'appuie sur des effets de sobriété, ce qui évite les lourdeurs visuelles et l'incursion de la caméra dans l'intimité de chaque personnage octroie au film une sincérité efficace et retranscrit, ainsi, parfaitement les sentiments des personnages. Pedro Almodovar s'est accompagné de quelques unes des meilleures actrices espagnoles habituées à son univers, pour former un casting presque uniquement féminin et les a dirigé, comme d'habitude, à la perfection. Penélope Cruz (Tout sur ma mère) brille jusqu'à éblouir le spectateur tant sa prestation à la fois enthousiaste, énergique et émouvante touche véritablement le spectateur. Carmen Maura (La Loi du désir) s'imprègne de la chaleur maternelle et d'une émotion naturelle pour incarner, avec douceur, le rôle d'une mère rongée par la culpabilité, et Lola Duenas (Parle avec elle) est simplement parfaite dans son rôle touchant et attachant d'une soeur légèrement naïve.Volver se présente assurément comme un film admirable qui recèle d'ingéniosité, d'intelligence et de surprise, et comme l'un des meilleurs films de l'année 2006.
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