Shylaman

16-09-2006 à 22:49:20
Que pensez vosu de ce realisateur.

Perso je le trouve brillant mais Sines est pour moi totalement foiré parce qu'il n'a pas su se renouveler et le film si sur la forme est brillant et sur le fond à chier. Propagande de foi gerbante, image de la bonne famille conservatrice qui est endeuillé...

Bref pour moi Signes est un échec ce qui au vue des commentaires sur mon blog n'est pas l'avis de tous !

En revanche j'ai trouvé Le village particulièrement reussi alors que l'avis des gens sur ce film était plus mitigé.

Mais je suis très optimiste sur Lady in the water !

Et vous Shylaman génie ou imposteur ?

Signes, grand film ou film bidon ?


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10-05-2006 à 21:54:23
Shyamalan : génie

Signes : grand film, pour l'argument, voir sur mon ancien blog.
10-05-2006 à 22:24:34
Même avis que Tim sur ce coup là! Un très bon film ce Signes ;) perso! Egalement très prometteur Le village. Ca peut vous paraître étrange mais j'ai pas totalement accroché au sixieme sens. Enfin ca fait très longtemps que je ne l'ai vu alors mon opinion changera peut-être.

Benoît

La vie continue
http://batman1985.canalblog.com

10-05-2006 à 23:04:17
Ben je vais remettre mon comm ici alors, puisqu'un Topic lui est destiné...

C'est l'avis que j'ai mis chez Jeremy, après sa critique négative envers le film...

Voici donc:

"Signes", ou la finesse dans un monde de brut...

Le milieu du cinéma fantastique est souvent brutal, parce qu'il a comme vocation, la peur, ou l'envie de terroriser le spectateur.
De ce fait, le fantastique fait naître en nous un sentiment de malaise, le plus souvent. Parce que la musique, l'environnement, ou l'histoire, sont conditionés pour la crainte.
Shyamalan, fonctionne un peu différemment, parce qu'il n'évoque rien d'extraordinaire au final, il prend comme toile de fond, la banalité, le quotidien d'une famille X, dans un pays, lui même paradoxalement, plongé dans le doute permanent.
Le cinéaste, construit son récit à partir de petits éléments, qui viennent s'entremêlés les uns aux autres, formant ainsi cette peur.
La peur dans "Signes" ne vient pas de l'action, mais de la finalité qu'elle peut engendrer.
Là se trouve toute l'ingéniosité du cinéaste, puisqu'un film d'horreur, ou un film fantastique, trouve de l'interêt, la plupart du temps, dans son chronologisme. C'est à dire dans le présent de l'action.
Un film fantastique fait peur, au moment ou l'action se passe, on ne pense ni à l'avant, ni à l'après.

Tandis que dans tous les films de Shyamalan, il s'agit d'une crainte naturelle, stimulée par l'enchevêtrement des actions, par un assemblage d'anectodes, ou de subtilités.

Par exemple, la récurrence des verres d'eau, de la jeune fille, c'est une forme de crainte réelle, et non pas fictive ou d'ordre fantômatique.
On sent que le cinéaste insiste sur cet élément, comme pour perturber le spectateur, en l'invitant à réflechir.
On se demande ce qui peut se passer avec ce verre d'eau.
On le comprend à la fin, et on en reste baba.
De même, l'asthme du jeune garçon, vient perturber le cheminement fantastico-fantastique, puisqu'il remet le film dans un contexte naturel, quotidien.

De plus, l'apparition de l'étranger, ne reste que très vaguement le point central du film, puisque l'on est davantage orienté vers le déséquilibre familial.

J'ai cru comprendre aussi, que l'idéologie religieuse du film, est un frein à sa qualité selon toi.
Je pense que tu n'as peut être pas bien cerné la sous jacence de ce message.
En réalité, le cinéaste se moque de la propagande de foi, il piège une nouvelle fois le spectateur, en l'amenant à penser à cela, alors qu'en réalité, le message est clair.
C'est la stigmatisation qui est mise en avant, la peur des médias, l'influence de la société.

Le journal télé qui diffuse les images à l'écran, la famille réunie autour d'elle, le chapeau métallique sur la tête, une métaphore évidente de l'ébêtement collectif.

On devine que la manipulation médiatique ou collective, dans une ville comme ça, permet d'attirer de nouveaux habitants, à penser comme l'Etat, et dans une moindre mesure, à le rejoindre sur une seule et même unité de pensée.

Pour moi, le film penche davantage vers le drame social, ou le malaise collectif, l'évidente difficulté de compréhension, dans un pays meurtri par l'indifférence et la stigmatisation de la peur, que vers le film fantastique, rébarbatif, censé amener la peur quand on l'attend.
Parce que la bêtise du fantastique vient aussi de cela, de faire naître en nous une peur que l'on devine d'avance.

Ici, Shyamalan, prend à contre pied, l'ensemble de son spectacle, puisqu'il ne fait jamais réellement peur par ce qu'il crée, mais plus par ce qu'il renvoit comme image du monde et de l'endoctrinement social.

Je ne comprends donc pas l'envie qui s'empare des gens, de le comparer à Sixième Sens, ou Incassable, alors que Shyamalan n'a de cesse de s'employer à redistribuer la crainte, à chaque fois différement, en fonction d'un fait social, ou d'une légende.

Dans "Incassable" il revisite le mythe du super-héro, le banalisant, le rendant humain, fragile, avant d'être héroique.
Dans "The Village" il se moque du film d'horreur, ou des légendes qui créent ce type de film, puisqu'il distille la peur, et la crée, alors qu'il ne se passe rien.
Il se moque des gens, de la société qui stimule cette crainte de tout, et signe un chef d'oeuvre de subtilité et d'originalité.

Les gens ont peur de Shyamalan, parce qu'il revisite enfin les clés de ce genre, voué à l'échec sur un long terme.

Il permet une approche plus orientée vers le film d'auteur que vers le film grand spectacle.

C'est comme si David Lynch ou se mettait au film d'horreur. Sans doute qu'il revisiterait la chose, la rendant complexe et différente, mais incompréhensible du grand public.

Shyamalan, c'est le maître de l'imaginaire, mais c'est surtout, un vrai magicien, capable de faire peur avec rien, ou si peu, parce qu'il ne crée pas la crainte à partir d'un thème ou d'une histoire de tueurs en série ou autres, mais parce qu'il se sert du quotidien des gens, le vôtre, le mien, le nôtre...

+++
10-05-2006 à 23:09:07
Waw Mike ! Tu m'épateras toujours ! :)
10-05-2006 à 23:14:14
J'aouve que tu me redonnes une nouvelle vision de ce film mais il n'empêche que les passages sur la mort de la femme de Mel Gibson sont insupportables.

J'ai vraiment préféré Le village dans lequel j'ai plus vu la critique dont tu parles

10-05-2006 à 23:18:04
Shyamalan : génie
Signes : un film magistralement bêtifiant...

Puisque Mike le fait, je me permets de faire un copier-coller du com sur ton blog jerem' :

"le village" est un chef-d'oeuvre ! Tout comme "sixième sens" (j'ai cru comprendre que ce n'était pas le cas pour tout le monde) malgré les discours un tantinet parasites.

Mike, tu parles de finesse... effectivement, il y en a beaucoup dans "signes" - comme dans tous ses films - mais Shyamalan se plante à l'écriture. Non pas parce qu'il n'y a pas de final twist (ce serait un argument vain) mais parce qu'il développe de longs discours larmoyants et presque navrants, comme s'il n'arrivait pas à faire passer tous les messages de son film par l'image ; il abuse de la parole... et des larmes ! On se croirait parfois dans une mauvaise série télé !
Par contre, j'approuve tout ce que tu dis au niveau de la mise en scène. Oui, oui, oui, c'est la le Génie de Shyamalan ! Il est époustouflant ! Le coup des verres d'eau, c'est magistral, j'ai cru un moment que la petite était une extra-terrestre^^! Détourner notre attention et nous faire attendre les choses qui n'arriveront pas. Par-dessus tout, c'est son obsession des reflets qui me plaît chez Shyamalan : l'apparition de l'extra-terrestre en ombre dans la télé, c'est... ouah ! Bref, rien à redire côté mise en scène.
Mais les valeurs religieuses sont tout de même là : comment expliquer que Mel Gibson redevienne pasteur après la survie de son fils ? Les miracles existent alors priez ! Grrrr. me trompe-je ?


10-05-2006 à 23:22:41
Peut être parce que Shyamalan reconstruit le quotidien de ses personnages...

La foi qui disparaît d'un pasteur, provient de quelque part, de quelque chose.

Ici, on comprend pourquoi Gibson a perdu cette fois, paradoxalement à son métier - (choix forcément troublant du cinéaste, me confortant dans l'idée qu'il y' a une réelle volonté de celui-ci, de jouer sur le paradoxe)

Il ne croit plus en Dieu, parce que la perte de sa femme l'a marqué au plus profond.

Certes, le message de base peut paraître désuet, mais, la force réside dans le travail du pardon, effectué par la propre rédemption du personnage de Gibson.

Il retrouve sa foi, non pas parce qu'il a à nouveau confiance en Dieu, mais parce que celui-ci lui a évité la perte de son fils.
La nuance se trouve là, à mon avis.
Alors que beaucoup l'interprètent de façon ridicule, voire idiote ou facile, je pense moi qu'il conclue admirablement bien son oeuvre.

Pourquoi?

Parce que d'une, il reste dans l'esprit de ce que le grand public attend, et veut.
C'est à dire une fin heureuse, mais qui permet de réflechir sur son propre sort.

De deux, il reste dans l'esprit de son film, qui n'a jamais dévié de ses convictions, on devine la famille religieuse, par ses coutumes, sa façon de vivre, l'éducation des enfants, et surtout, le lieu de vie.

Cette espèce d'ignardise de la société moderne, dessinée en arrière plan, par des personnages qui captent à peine la télévision, et qui gobent les médias.
On sent que la religion a hanté la vie de ses personnages, du coup, comment pourrait on en sortir?

De même, le coup du verre d'eau, de la batte de baseball, que des hasards, ou coincidences, disséminées à travers l'oeuvre, et qui prennent de leur ampleur à la toute fin.
Ils peuvent être perçu comme étant des signes de dieu, pour protéger, quelque part, cette famille.

Ainsi, Signes, n'est peut être pas que le titre voulu par le cinéaste, censé parler des "autres", mais peut être parle t'il aussi, des Signes du destin, des petits riens d'une vie, des hasards, qui au grè de la souffrance, viennent d'un coup sauver, une famille en éclat.

Du coup, la foi qui revient, n'est plus qu'une fin sans finesse, mais tout simplement le dénouement logique d'une famille qui n'avait rien demandé à personne et qui d'un coup, redevient aussi banale que la vie...
10-05-2006 à 23:26:56
Le coté que les signes soient ceux de la vie là je reconnais que c'est malin et c'est avec la mise en scéne le seul bon point du film. Ah si j'oubliais la musique exellente ! Mais bon si toi tu as su capté ce que Shylaman voulait dire ce n'est pas le cas de 99% des gens, les fans de Mel Gibson de base (conservateurs religieux non à l'avortement oui aux pancakes) eux voient une propagande religieuse.
Suis je le seul à penser que l'extra terrestre ne voulait aucun mal au fils et que c'est la connerie humaine qui fait que les envahisseurs sont rejetés ? Que le gaz n'est pas un poison ?

10-05-2006 à 23:30:48
J'aurai tendance à penser que l'extra terrestre ne l'est pas plus que l'être humain dans le film... La preuve en est, qui porte le casque en métal?

Pour moi cette scène est absolument grandiose sur tous les points, parce qu'interprétable de multiples façons différentes...

10-05-2006 à 23:52:14
Et si je devais faire une thèse sur le film ,j'irai très loin dans la réflexion, en contournant le film et le réinterprétant de manière différente.

En fait, je pense réellement, que l'extra-terrestre du film, n'est pas là en tant qu'individu méchant.

Peut être qu'en réalité, il sauve le jeune fils de Mel Gibson (me rappelle plus de son nom dans le film lol) lorsqu'il lui injecte le poison. Poison qui pourrait avoir soigné inconsciemment le fils.

D'ailleurs, puisque je vais chercher les subtilités jusqu'au bout, je vais analyser la phrase que dit Gibson à son fils à la fin..

Quand le fils dit: "Quelqu'un m'a sauvé?", Gibson répond : "Oui, quelqu'un t'a sauvé"

Cela relève l'ambiguité qui tourne autour de la fin du film.
D'ailleurs, la dernière image de l'alien, est renvoyée par l'écran de la télévision, que Gibson observe. Cela confirmerait la notion de médias, présente dans le film. (La télé diffuse des choses que le spectateur avale)

De plus, une deuxième lecture du film me permet de penser aussi, que le choix de Shyamalan d'incarner le tueur de la femme de Gibson , n'est pas anodin.

Il représente le seul homme de couleur du film, de plus dans un rôle peu gentillet. Du coup, peut être que derrière l'aspect religieux, se trouve aussi l'aspect racial.

Il devient l'homme dangereux, celui de l'avant, ou de l'après 11 septembre, et il ne serait pas étonnant alors d'avoir à faire à un débat religieux dans le film.

Gibson reprend t-il la foi en l'homme, en Dieu ?

Moi je pense qu'il reprend la foi, parce qu'il n'ap as perdu l'espoir d'une nouvelle vie, autre part, ou aidé par d'autres espèces...

11-05-2006 à 09:29:35
Pas grand chose à rajouter à la sublimissime analyse de Mike.

La démarche du cinéaste, dans sa mise en scène, mais surtout dans structure narrative empêche toute lecture unique. Shyamalan, c'est en permanence du multipiste. C'est pour ça que c'est un grand cinéaste. On peut parler de tout, religion, racisme, nazisme, viol, etc. du moment où l'on cherche à diversifier les symboles. Shyamalan, ne jouant jamais sur une possibilité de lecture exclusive, empêche une dénotation unilatérale. J'ai été frappé de voir ça lorsque j'ai fait l'analyse de "Incassable", qui ne me paraissait pas très fort à la première vision. Pour moi, un très grand cinaste donc, dans la forme et dans le fond.



11-05-2006 à 17:36:43
J'avoue que cet elcairage m'a redonné une meilleure vision de Signes et c'est vrai comme tu le dis Chris que la force de Shylaman vient des multiples possibillités d'interprétation. Eséprons que son Lady in the water soit un grand cru.

11-05-2006 à 17:39:12
J'espère aussi :-) Mais j'ai vu quelques plans dans la bande-annonce qui me donnent fort confiance. On verra bien...



11-05-2006 à 18:33:36
Pour moi, le film le plus attendu de l'année, et ça tombe pile le jour de mon anniversaire...

Si c'est pas un "Signe" ça... :)
11-05-2006 à 18:44:23
Merci d'avoir prévenu notre VILLAGE pour cette communication. Et merci à Shyamalan d'avoir choisi ton jour de naissance pour diffuser son film. Entre toi et lui, doit vraiment règner comme un SIXIEME SENS. Votre relation INCASSABLE ne connaîtra jamais de fin...



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