Pour pouvoir suivre... C'est pô bien Jeremy de rapporter...mptd³³³³³³³³³³³
Le scénariste de « Million Dollar Baby » réalise ici son premier film. Sa volonté consiste à travailler sur les notions de préjugés et de la peur de ce que l’on ne connaît pas plutôt que sur des notions de racisme ou de classe sociale. Postulat intéressant qui ne demande qu’à se vérifier dans l’écriture et la mise en scène.
Comme Paul Haggis choisit de travailler des destins entrecroisés unis dans une même cohésion scénaristique, on établit rapidement des liens avec des films qui se sont déjà fait sur le même schéma : « Short Cuts » de Robert Altman, « Grand Canyon » de Lawrence Kasdan, « Magnolia » de Paul Thomas Anderson. Trois films et trois chefs-d’œuvre. Autant le dire tout de suite, « Collision » n’offre qu’une pâle copie de ses prédécesseurs.
Paul Haggis provient de l’écriture et ça se sent très fort. Ca bavarde beaucoup tandis que le travail sur l’image et le visuel est d’une pauvreté sans nom. Il aurait peut être mieux fait d’offrir son scénario à Clint Eastwood pour le réaliser. Mais pas du tout sûr que ce dernier aurait accepté de se noyer dans cet univers caricatural et lourdement démonstratif.
Dès les premières minutes, on comprend que Paul Haggis veut emmener son sujet sur une observation des préjugés… le noir n’est pas tout à fait noir, le blanc pas tout à fait blanc, le méchant pas tout à fait méchant, le gentil pas tout à fait gentil, etc. C’est louable mais faut avouer que ça ne vole pas très haut, d’autant plus que le metteur en scène va s’immobiliser en martelant sans cesse les mêmes discours tout le long du film. C’est lourd, caricatural, extrêmement prévisible et terriblement ennuyeux. En s’attaquant aux stéréotypes, au manichéisme et aux préjugés, Paul Haggis s’est fait piéger à son propre jeu, totalement incapable de finesse et de nuance sur ces sujets très délicats. « Collision » ou le crash de la nuance.
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