CITATIONS

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10-08-2006 à 16:23:22
"Et une question pour Chris , Lynch a vraiment dit que son propre film était le plus grand de tout les temps ?"



Je pense que c'est le propre des génies de se faire énormément confiance. Faut lire Leone pour bien comprendre ça. Je le vois comme ça sinon c'est imbuvable. Maintenant, heureusement, Lynch voue un culte à Bergman, Fellini, Kubrick et Wilder. Ouf !!!



10-08-2006 à 16:24:56
Oui, les réaction sont bien de moi quand on démonte un film de Kubrick intelligement ok mais quand on s'attaque sans base solide je rétorque

Leone, Lynch, Kubrick... Des mégalomanes en puissance il est vrai, mais on leur en tient moins rancoeur qu'à d'autres car eux y ont droit. Je te rejoins à 10000000 % concernant Godard, qui se croi Dieu alors qu'il n'a rien inventé. Son seul intérêt est d'avoir participé à la Nouvelle Vague qui a bousculé le ciné US, qui à son tour a boulversé le ciné mondial via le Nouvel Hollywood. Autrement, je ne comprends pas l'influence qu'il peut exercer chez beacoup de cinéastes et cinéphiles... Tout au plus Pierrot le fou et Le mépris sont intéressants, sans plus. Le reste de la filmo, c'est du rabaché, du pompeux, pire du pseudo-intellectuel. Il est facile de faire des discours prétentieux et incompréhensible sous couvert d'un "intellectualisme" à accès limité. Foutaises !

Je te suis sur le coup de la jalousie. Godard n'a jamais hésité à démonter Truffaut, Chabrol ou Rhomer... Bel esprit d'équipe pour des copains qui avaient débuté ensemble. Godard attaque Truffaut, sans qui A bout de souffle n'aurait jamais vu le jour et Godard non plus.

Pour reparler des mégalomanes, le meilleur reste quand même Orson Welles je trouve lequel, pour rappel, vénérait peut-être Ford et De Sica (Sciuscia étant l'un de ses films préférés) mais méprisait Aldrich, Nicholas Ray, Vncente Minnelli, oubliait l'existence de Fritz Lang, traitait Rosselini d'amateur, et considérait Kubrick comme intéressant mais sans plus, L'ultime razzia étant pas mal mais Les sentiers de la gloire étant "dégoutant"
10-08-2006 à 16:27:12
"Et une question pour Chris , Lynch a vraiment dit que son propre film était le plus grand de tout les temps ?"



Je pense que c'est le propre des génies de se faire énormément confiance. Faut lire Leone pour bien comprendre ça. Je le vois comme ça sinon c'est imbuvable. Maintenant, heureusement, Lynch voue un culte à Bergman, Fellini, Kubrick et Wilder. Ouf !!!


Chaplin et Hitchcock était également comme ça... Hitchcock allait même jusqu'à tomber malade quand on critiquait mal ses films !

ed

10-08-2006 à 16:31:54
Merci a vous deux , car vous m'apprenez beaucoup de chose sur des cinéastes que j'affectione ! Et c'est vrai que reconnaitre son talent , quand il est bien la peut etre une marque d'intelligence !

Qui peut en vouloir a Léone de considérer Il était une fois en Amérique comme le plus grand film de l'histoire alors qu'il s'en rapproche drolement ! Pareil pour Lynch et son Eraserhead ou Kubrick dont la quasi totalité de ses films qui ont apporté beaucoup au cinéma !


Quant à Godard , je n'ai vu que A bout de souffle qui n'était pas si imbuvable que ça ! Je ne le considere pas comme un tres bon film mais c'était regardable !
Mais quand je vois toutes ces citations que vous mettez de lui , le mépris qu'il a pour ces réalisateur , je suis tres sceptique sur ce personnage !
10-08-2006 à 16:32:40


Oui, Welles, je l'avais oublié celui-là !!!! Mais n'est-il pas le génie à l'état pur. Dans un trilliard d'années lumière, Godard n'aura toujours pas tourné en qualité le premier plan de la première séquence de "Citizen Kane" !!! Welles, un génie broyé par la machine Hollywoodienne. Oui Bastien, il y a aussi de la jalousie chez Welles, j'en conviens, mais beaucoup d'humanité aussi. Un artiste blessé... rempli de rancoeur, c'est vrai. Mais lui, franchement, il pouvait se permettre un écart ou deux. Sans lui, le septième art ne serait pas ce qu'il est. Je lui pardonne facilement sa petite jalousie, par exemple sur Kubrick, où c'est evident qu'il n'est pas objectif.



10-08-2006 à 16:37:41
"Chaplin et Hitchcock était également comme ça... Hitchcock allait même jusqu'à tomber malade quand on critiquait mal ses films !"

Exact ! Le propre des grands génies, ça me parait évident. Mais tous ces génies ont su gardé leur HUMANITE, au moins dans leurs films. Et ça, ça veut tout dire pour moi. On parlait de Welles et de ses écarts de langage, mais en fin de vie, il nous a pompé "Une histoire immortelle", où il offre une image de lui-même assez pitoyable, tout en humanité. L'artiste qui répond par ses films à ce qu'il n'arrive pas à dire hors de son artisanat, ça me touche. Et Welles a répondu. Godard jamais !



10-08-2006 à 16:44:36
Pour faire un lien à notre petit débat, voici un extrait de Lynch dans "Première"...

"La plupart du temps, on a fait le jour d`un film à la première vision. Mais certains films, comme Hui et demi de Fellini, comportent des abstractions qui ne se révèlent pas avant deux ou trois visions. De meme pour les films de Kubrick: je les apprécies un peu plus à chaque fois que le les vois. Dans certains cas, les univers sont tels que vous avez carrément envie de les habiter. Si je pouvais, je verrais Sunset Boulevard ["Boulevard du crépuscule", Billy Wilder, 50] tous les jours".




ed

10-08-2006 à 16:52:57
Pour faire un lien à notre petit débat, voici un extrait de Lynch dans "Première"...

"La plupart du temps, on a fait le jour d`un film à la première vision. Mais certains films, comme Hui et demi de Fellini, comportent des abstractions qui ne se révèlent pas avant deux ou trois visions. De meme pour les films de Kubrick: je les apprécies un peu plus à chaque fois que le les vois. Dans certains cas, les univers sont tels que vous avez carrément envie de les habiter. Si je pouvais, je verrais Sunset Boulevard ["Boulevard du crépuscule", Billy Wilder, 50] tous les jours".





Un type bien ce Lynch !! Et puis quel hommage aux films de ces trois grands réalisateurs !
10-08-2006 à 17:06:19


Oui, Welles, je l'avais oublié celui-là !!!! Mais n'est-il pas le génie à l'état pur. Dans un trilliard d'années lumière, Godard n'aura toujours pas tourné en qualité le premier plan de la première séquence de "Citizen Kane" !!! Welles, un génie broyé par la machine Hollywoodienne. Oui Bastien, il y a aussi de la jalousie chez Welles, j'en conviens, mais beaucoup d'humanité aussi. Un artiste blessé... rempli de rancoeur, c'est vrai. Mais lui, franchement, il pouvait se permettre un écart ou deux. Sans lui, le septième art ne serait pas ce qu'il est. Je lui pardonne facilement sa petite jalousie, par exemple sur Kubrick, où c'est evident qu'il n'est pas objectif.


Artiste blessé certes, mais cela n'excuse pas tout. Von Stroheim aussi fut un génie massacré, mais il n'était pas imbu de lui-même comme Welles. En revanche, si Welles n'avait pas eu tant de personnalité, ses films ne seraien peut-être pas aussi démentiels, c'est vrai
10-08-2006 à 17:17:58
Pour faire un lien à notre petit débat, voici un extrait de Lynch dans "Première"...

"La plupart du temps, on a fait le jour d`un film à la première vision. Mais certains films, comme Hui et demi de Fellini, comportent des abstractions qui ne se révèlent pas avant deux ou trois visions. De meme pour les films de Kubrick: je les apprécies un peu plus à chaque fois que le les vois. Dans certains cas, les univers sont tels que vous avez carrément envie de les habiter. Si je pouvais, je verrais Sunset Boulevard ["Boulevard du crépuscule", Billy Wilder, 50] tous les jours".



Oui !!! J'avais lu cette interview, c'est à l'époque de Mulholland Drive si je me souviens bien ?

En effet, Lynch immense artiste qui sait reconnaître ses pairs comme supérieurs. L'âge aidant, il semble prendre un recul énorme sur le cinéma pour mieux l'analyser. Et ça, même Kubrick n'est parvenu à ce niveau ! Après tout, Kubrick comme Welles refusaient de comprendre le cinéma d'Eisenstein.

Kubrick : "La plus grande réussite d'Eisenstein, c'est la beauté de la composition de ses plans et de son montage. Mais pour ce qui est du contenu, ses films sont bêtes, ses acteurs statiques et déclamatoires. Je pense parfois que la direction d'acteurs chez Eisenstein vient de son désir de garder ses comédiens aussi longtemps que possible dans le cadre qu'il a composé ; ils bougent très lentement comme s'ils étaient sous l'eau. En fait, toute personne qu'intéressent sérieusement les différences entre les techniques cinématographiques devrait étudier Eisenstein et Chaplin. Chez Eisenstein tout est forme sans contenu, alors que chez Chaplin il n'y a que du contenu et pas de forme."

Perso je ne suis pas totalement d'accord. Les films d'Eisenstein contiennent un discours profond, presque métaphorique ou du moins qui tend vers la fable. Il y a aussi cette volonté à "réinventer l'Histoire", influence sans doute du régime soviétique... Quant à Chaplin, ses films sont d'une complexité incroyable. Preuve avec cette scène dezs Lumières de la ville, où Chaplin rencontre la jeune aveugle ; il fallut plus d'un an à Chaplin pour la faire ! Mais au final, quand on l'analyse, elle est parfaite !
10-08-2006 à 17:19:23
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Oui, Welles, je l'avais oublié celui-là !!!! Mais n'est-il pas le génie à l'état pur. Dans un trilliard d'années lumière, Godard n'aura toujours pas tourné en qualité le premier plan de la première séquence de "Citizen Kane" !!! Welles, un génie broyé par la machine Hollywoodienne. Oui Bastien, il y a aussi de la jalousie chez Welles, j'en conviens, mais beaucoup d'humanité aussi. Un artiste blessé... rempli de rancoeur, c'est vrai. Mais lui, franchement, il pouvait se permettre un écart ou deux. Sans lui, le septième art ne serait pas ce qu'il est. Je lui pardonne facilement sa petite jalousie, par exemple sur Kubrick, où c'est evident qu'il n'est pas objectif.


Artiste blessé certes, mais cela n'excuse pas tout. Von Stroheim aussi fut un génie massacré, mais il n'était pas imbu de lui-même comme Welles. En revanche, si Welles n'avait pas eu tant de personnalité, ses films ne seraien peut-être pas aussi démentiels, c'est vrai [/quote]

Oui Bastien, je pense que tu as raison. Je ne peux en aucun cas démonter ce que tu dis. Mais que veux-tu, je l'aime moi, Welles. Von Stroheim, un tout grand, ok, mais beaucoup plus faible en caractère que Welles. Welles, c'est The Dinosaure, l'audace suprême, l'an 0 du septième art, le foetus, la bombe atomique, que sais-je encore... et abattu par un système. Je comprends la folie qui s'est emparé de lui. Il a fait "Citizen Kane" et considère que le septième art était mort après ce film. Pour moi, c'est compréhensible. Lynch a parlé également de Mort du cinéma après "Eraserhead". Et quelque part, ils n'ont pas tord.... Toi-même, Bastien, si ma mémoire ne me fait pas défaut, tu parles de mort du septième art sur ton blog. En parlant du cinéma artisan et créatif, personnelement, je ne vois pas ce qu'il y a après "Il était une fois en Amérique" et "Eraserhead". Alors que eux puissent le penser ne me choque pas plus que ça.



10-08-2006 à 17:26:16
[quote]Pour faire un lien à notre petit débat, voici un extrait de Lynch dans "Première"...

"La plupart du temps, on a fait le jour d`un film à la première vision. Mais certains films, comme Hui et demi de Fellini, comportent des abstractions qui ne se révèlent pas avant deux ou trois visions. De meme pour les films de Kubrick: je les apprécies un peu plus à chaque fois que le les vois. Dans certains cas, les univers sont tels que vous avez carrément envie de les habiter. Si je pouvais, je verrais Sunset Boulevard ["Boulevard du crépuscule", Billy Wilder, 50] tous les jours".



Oui !!! J'avais lu cette interview, c'est à l'époque de Mulholland Drive si je me souviens bien ?

En effet, Lynch immense artiste qui sait reconnaître ses pairs comme supérieurs. L'âge aidant, il semble prendre un recul énorme sur le cinéma pour mieux l'analyser. Et ça, même Kubrick n'est parvenu à ce niveau ! Après tout, Kubrick comme Welles refusaient de comprendre le cinéma d'Eisenstein.

Kubrick : "La plus grande réussite d'Eisenstein, c'est la beauté de la composition de ses plans et de son montage. Mais pour ce qui est du contenu, ses films sont bêtes, ses acteurs statiques et déclamatoires. Je pense parfois que la direction d'acteurs chez Eisenstein vient de son désir de garder ses comédiens aussi longtemps que possible dans le cadre qu'il a composé ; ils bougent très lentement comme s'ils étaient sous l'eau. En fait, toute personne qu'intéressent sérieusement les différences entre les techniques cinématographiques devrait étudier Eisenstein et Chaplin. Chez Eisenstein tout est forme sans contenu, alors que chez Chaplin il n'y a que du contenu et pas de forme."

Perso je ne suis pas totalement d'accord. Les films d'Eisenstein contiennent un discours profond, presque métaphorique ou du moins qui tend vers la fable. Il y a aussi cette volonté à "réinventer l'Histoire", influence sans doute du régime soviétique... Quant à Chaplin, ses films sont d'une complexité incroyable. Preuve avec cette scène dezs Lumières de la ville, où Chaplin rencontre la jeune aveugle ; il fallut plus d'un an à Chaplin pour la faire ! Mais au final, quand on l'analyse, elle est parfaite ![/quote]


Egalement pas d'accord avec le Maestro mais je ne trouve pas non plus que ses propos soient complètement à côté de la plaque. Et puis je pense qu'il s'agit de sa vision du cinéma et non pas d'une quelconque jalousie. Etre en décaccord sur une vision, c'est tout à fait normal. Regarde toi et moi, on perçoit parfois (très rarement) les choses à l'opposée : ex : Daems. Mais heureusement que les perpections diffèrent avec les individus, sinon le monde serait chiant ! Ici, pour Kubrick, je pense qu'il s'agit de sa vision du cinéma uniquement.



10-08-2006 à 17:32:36
Concernant la mort du cinéma

Télérama : Vous n'avez rien tourné depuis Mulholland Drive, avez-vous des projets ?

David Lynch : Je fais des choses (sourire). Mais je ne sais pas quoi. Je n'ai pas eu de projets concrets pendant toute cette période. J'essaie de pêcher des idées, mais c'est difficile. Après un projet comme Mulholland Drive, sur lequel je suis resté longtemps concentré, il y a un vide. Je fais de la peinture, de la musique, je viens de signer un contrat d'enregistrement discographique, je fais des photos, je tourne des petits films expérimentaux sur mon site Internet, mais pendant tout ce temps, je suis à la recherche d'idées qui me remettraient en selle. Je commence à réaliser que les choses changent. Le cinéma n'est plus ce qu'il était. Pour moi, d'une certaine façon, il est mort. C'est un art qui s'est épuisé, mais autre chose va surgir. Je ne sais pas encore quoi. Cela n'a rien à voir avec le numérique, ce sera plutôt une nouvelle manière de raconter les histoires.



10-08-2006 à 17:42:50
Le cinéma n'est plus ce qu'il était. Pour moi, d'une certaine façon, il est mort.

Eh! Ben dis donc, il a le moral le père Lynch !
10-08-2006 à 17:53:49


Oui Bastien, je pense que tu as raison. Je ne peux en aucun cas démonter ce que tu dis. Mais que veux-tu, je l'aime moi, Welles. Von Stroheim, un tout grand, ok, mais beaucoup plus faible en caractère que Welles. Welles, c'est The Dinosaure, l'audace suprême, l'an 0 du septième art, le foetus, la bombe atomique, que sais-je encore... et abattu par un système. Je comprends la folie qui s'est emparé de lui. Il a fait "Citizen Kane" et considère que le septième art était mort après ce film. Pour moi, c'est compréhensible. Lynch a parlé également de Mort du cinéma après "Eraserhead". Et quelque part, ils n'ont pas tord.... Toi-même, Bastien, si ma mémoire ne me fait pas défaut, tu parles de mort du septième art sur ton blog. En parlant du cinéma artisan et créatif, personnelement, je ne vois pas ce qu'il y a après "Il était une fois en Amérique" et "Eraserhead". Alors que eux puissent le penser ne me choque pas plus que ça.


Je te rassure, je suis un adepte tout aussi fidèle à Welles que toi, il serait idiot d'oser prétendre que le cinéma n'est pas ce qu'il est sans le génie de Welles. Sans lui, on en serait encore à des films comme ceux des années 30... Son sens de l'innovation continue encore de fasciner, c'est normal vu le degré d'avance qu'il avait sur tout le monde.

Je crois volontiers que le cinéma, no pas est mort, mais est mourant. Grandement. Il suffit de voir l'état actuel des choses : des films sans vie pullulen tandis que la qualité disparaît. Des irréductibles continuent de se battre mais je rejoins George Lucas quand il prétend qu'aujourd'hui, le ciné indépendant est tout aussi carnassier et capitaliste que celui des studios. Il n'existe plus de différence.

En revanche, pour réagir à l'analyse de Lynch, je suis à moitié d'accord. Certes les choes vont changer, mais le cinéma restera le cinéma. Pour moi, le cinéma est un Phoenix, et il faudra qu'il meure à un moment donné pour renaître de ses cendres. Le cinéma italien, françis, américain ont connu ça. L'asiatique va bientôt le subir aussi, d'ici quelques années. Arrivera alors une nouvelle génération, avec d'autres référents culturels. Sera-t-elle meilleure ou pire que celle de maintenant ? Impossible à prédire. En revanche, je rejoins Lynch sur sa nouvelle conception de raconter une histoire. Qui vivra verra...
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