[quote]Pour faire un lien à notre petit débat, voici un extrait de Lynch dans "Première"...
"La plupart du temps, on a fait le jour d`un film à la première vision. Mais certains films, comme Hui et demi de Fellini, comportent des abstractions qui ne se révèlent pas avant deux ou trois visions. De meme pour les films de Kubrick: je les apprécies un peu plus à chaque fois que le les vois. Dans certains cas, les univers sont tels que vous avez carrément envie de les habiter. Si je pouvais, je verrais Sunset Boulevard ["Boulevard du crépuscule", Billy Wilder, 50] tous les jours".
Oui !!! J'avais lu cette interview, c'est à l'époque de Mulholland Drive si je me souviens bien ?
En effet, Lynch immense artiste qui sait reconnaître ses pairs comme supérieurs. L'âge aidant, il semble prendre un recul énorme sur le cinéma pour mieux l'analyser. Et ça, même Kubrick n'est parvenu à ce niveau ! Après tout, Kubrick comme Welles refusaient de comprendre le cinéma d'Eisenstein.
Kubrick : "La plus grande réussite d'Eisenstein, c'est la beauté de la composition de ses plans et de son montage. Mais pour ce qui est du contenu, ses films sont bêtes, ses acteurs statiques et déclamatoires. Je pense parfois que la direction d'acteurs chez Eisenstein vient de son désir de garder ses comédiens aussi longtemps que possible dans le cadre qu'il a composé ; ils bougent très lentement comme s'ils étaient sous l'eau. En fait, toute personne qu'intéressent sérieusement les différences entre les techniques cinématographiques devrait étudier Eisenstein et Chaplin. Chez Eisenstein tout est forme sans contenu, alors que chez Chaplin il n'y a que du contenu et pas de forme."
Perso je ne suis pas totalement d'accord. Les films d'Eisenstein contiennent un discours profond, presque métaphorique ou du moins qui tend vers la fable. Il y a aussi cette volonté à "réinventer l'Histoire", influence sans doute du régime soviétique... Quant à Chaplin, ses films sont d'une complexité incroyable. Preuve avec cette scène dezs Lumières de la ville, où Chaplin rencontre la jeune aveugle ; il fallut plus d'un an à Chaplin pour la faire ! Mais au final, quand on l'analyse, elle est parfaite ![/quote]
Egalement pas d'accord avec le Maestro mais je ne trouve pas non plus que ses propos soient complètement à côté de la plaque. Et puis je pense qu'il s'agit de sa vision du cinéma et non pas d'une quelconque jalousie. Etre en décaccord sur une vision, c'est tout à fait normal. Regarde toi et moi, on perçoit parfois (très rarement) les choses à l'opposée : ex : Daems. Mais heureusement que les perpections diffèrent avec les individus, sinon le monde serait chiant ! Ici, pour Kubrick, je pense qu'il s'agit de sa vision du cinéma uniquement.